vendredi 17 mai 2013

"Guerriers amoureux" critique et interview de Jean Louis Costes

 
Bon, je déteste les critiques et les mecs qui te conseillent des trucs en croyant tout connaitre. Mais bon, la j'viens de finir "guerriers amoureux" et j'avais envie de hurler à qui veut l'entendre. Je commence.
Aussi outrageant que les 120 jours de Sodome, plus halluciné que le festin nu, déjanté comme un tex Avery qui se noierait dans le sperme, le sang et la merde. Le tout branlé et giclé dans une écriture frénétique... Bref, les comparaisons sont faciles et me font chier.
Attends toi plutôt à une grande claque dans la gueule, un réel fist cérébral de plusieurs heures. Sans trêves ni concessions. Car oui, ce dernier roman se lit d'une traite. Je me suis laissé happer par cette fraicheur qui s'en dégage. Aucune censure, une liberté contagieuse, le laid devient beau. C'est du Costes pur et dur. Pour les initiés, ils retrouveront un Jean Louis Costes au meilleur de sa forme. Pour les autres, qu'ils se préparent à une expérience inédite. C'est à dire faire un petit tour dans le cerveau d'un mec qui te ressemble tellement, celui qu'on t'a appris à détester. Comme contempler le fond de ton slip sale.
Ca fait longtemps que j'ai balancé mes bouquins trop chiants et prétentieux que je gardais juste pour faire intello. Fais donc pareil et prend enfin du plaisir à lire une vraie œuvre littéraire du 21 eme siècle, introuvable dans ton magasin Fnac préféré. C'est du homemade sex amateur. Ecrit, édité, vendu par l'auteur. Tout ce que je respecte.
J'oubliais le principal, c'est un roman d'amour. Mais en vrai, cru et sale comme le cul, débarrassé des conneries habituelles.
En plus tu passeras moins de temps sur youporn et ta mère/ta copine sera contente de te voir lire.
Bon, j'arrête ici avant de devenir chiant à mon tour. Tu peux te le procurer sur ERETIC ARTet enfin recevoir du courrier que tu ne jettera pas à la poubelle.

Patrick Tankule



 

interview avec Jean Louis Costes :


- D’ou t’es venu l’idée ou l’histoire de « Guerriers Amoureux »?, des influences particulières?
Toutes les bases d'inspiration viennent de la banlieue nord de Paris : les dealers, les sous-blancs, la religion, la violence… Quand les héros de "Guerriers amoureux" quittent la banlieue pour vivre des aventures encore plus intenses en Amérique du sud, en Afrique, et aux USA, c'est le prolongement logique de la cité. Car les habitants viennent de tous les continents, et vont et viennent à travers la planète. Moi même c'est le fait d'habiter banlieue qui m'a poussé à voyager au Magreb, en Afrique, en Guyane, a Miami et à New-York, les pays que mes voisins fréquentaient.
Quand au scénario, des amis d'enfance que l'amour rend rivaux, puis que la guerre rend ennemis, c'est une histoire très classique. Finalement "Guerriers amoureux" est une tragédie grecque sauce trash racaille !

- Comment vois tu la promo de ton nouveau roman hors médias habituels?
Je n'ai pas proposé ce livre aux éditeurs. C'est fatiguant, humiliant et décourageant de se faire jeter avec mépris par des crétins. J'ai donc directement édité le livre moi même pour le vendre par internet. Pour la promotion, j'utilise ma mailing liste qui grossit depuis 1997. Des dizaines de milliers de mails de personnes intéressées de près ou de loin par mes productions. Et j'utilise aussi beaucoup facebook. Je compte sur le bouche à oreille. Si le livres plait aux premiers lecteurs, peut être en parleront-ils à d'autres qui auront à leur tour envie de le lire.

- Que s’est il passé entre « Viva la merda », ton premier roman,
et « guerriers amoureux »?
Après "Viva la merda" sorti en 2003 chez Hermaphrodite, j'ai sorti "Grand Père" chez Fayard. C'était une belle opportunité pour moi. Malheureusement, ils ont refusé mon roman suivant en 2008, "Bunker en banlieue", le trouvant trop trash. C'est le premier roman que j'ai produit et distribué moi même, et le succès a été étonnant. C'est le succès de "Bunker en banlieue" qui m'a encouragé à sortir directement "Guerriers amoureux" en auto-édition distribué par internet.

- Pourquoi l'auto production? es tu fâché avec les éditeurs ou est ce une démarche personnelle?
J'ai toujours été refusé ! Dans tous les domaines. Je n'ai jamais eu de maison de disque fixe, ni de producteur ou subventions pour mes spectacles et films. Donc je suis habitué depuis toujours à produire moi même. Et c'est finalement plus facile de produire un roman qu'un spectacle ou un film.

- Le narrateur, qu’elle distance existe entre toi et lui?
Je me sens toujours très proche d'un des personnages de mes romans. dans tous mes livres, il y a un loser plaintif et impuissant… C'est moi ! Dans "Guerriers amoureux", je me sens très proche de Patou, mais ce n'est pas autobiographique. Il pense et agit quasiment comme moi. Les deux autres héros me font penser aussi à des gens que je connais en banlieue nord, mais ils n'ont pas vécu exactement l'histoire de ce livre. Et heureusement pour eux, car la fin est apocalyptique ! C'est un apocalypse qu'on a pas encore vécu, mais qu'on pourrait vivre très bientôt. Je m'inspire de la réalité qui m'entoure, et imagine un futur proche où ce monde violent où nous vivons finit par exploser.

- Les personnages découvrent la Guyane, les états unis, l’Afrique, pays qui font partie de ta vie?
J'ai habité dix ans à Philadephie aux Etats-Unis, marié à une starlette de l'underground avec qui je faisais mes premiers opéras pornos-sociaux. En 1997, j'ai construis une maison au centre de la jungle de Guyane, où j'ai séjourné régulièrement, explorant la jungle, jusqu'en 2009. Dans les années 80, j'ai fait de nombreux voyages en Afrique, le plus souvent à pied. Dont une très longue marche à travers le Soudan et le Congo de la frontière égyptienne au fleuve Zaïre. Donc oui, on peut dire que je connais bien les milieux où se déroule ce roman. La guerre dans le Sahara, comme au Soudan en 1983, le traffic d'or et de drogue en Amazonie, comme ces dernières années en Guyane. Les milieux undergrounds de New-York et les transes dans les églises évangéliques haïtiennes de Saint Denis et du Bronx.

- En te lisant j’avais vraiment l’impression d’assister à une explosion cérébrale, rien de vraiment calculé, comment s’est passé l’écriture?
C'est parce j'explose mentalement quand j'écris. Je m'isole, ne fait que ça nuit et jour pendant six mois, et me barre dans une sorte de transe. je tape sur le clavier le plus vite possible, sans m'arrêter, e foutant que ça soit bon, ou mauvais ou chiant, on excessif ou amoral. Je me retrouve avec des milliers de pages de flux mental, de chiasse verbale. Après commence un travail fastidieux, pour trier dans ce merdier, trouver l'histoire, le fil conducteur, l'intrigue. Rendre ça lisible, prenant, émouvant. Je travaille donc par élaguage, en supprimant des idées, plutot qu'en en cherchant. C'est ça qui donne ce style très libre, et ces images stupéfiantes, ces scènes de oufs, et ces idées géniales, qui ne sont pas géniales parce que je suis géniale, mais génial parce que la diarrhée verbale est géniale ! C'est comme si j'étais un medium possédé par un esprit extérieur; Je ne suis pas l'auteur originel de cette histoire, une pensée mystérieuse tapie dans ma pensée m'a dicté ce livre. C'est pour ça que ces romans pourraient bien être extra-lucides, surpuissants et prophétiques. 


- Etais tu entouré de collaborateurs (correction, relecture...) ?
Quelqu'un a mis en page le livre, mais malheureusement, personne n'a relu le manuscrit pour repèrer les fautes d'orthographes que j'avais oubliées. Résultat, il y a des fautes d'orthographes ! Hum… C'est le problème de la création solitaire. 'est très bien pour l'inspiration, mais techniquement, une équipe serait plus performante.

- D’après toi, quel est ton public?
Fondamentalement, bien sur, les gens qui apprécient mes oeuvres. Mais je pense pouvoir toucher un public très large, les thèmes abordés dans le livre ( traffic de drogue, violence en France, terrorisme, amour fou ) parlant à tout le monde. De plus, le style simple et percutant de "Guerriers amoureux" le rend agréable et intense à lire. Ma fille de huit ans l'a d'ailleurs lu en cachette ! Et elle a adoré. Elle a trouvé ça "comme la Petite maison dans la prairies" avec plein d'aventures, une histoire d'amour, et même des indiens. Elle a adoré l'histoire et a tout lu d'un seule traite la nuit avec une lampe de poche. 

- Pour terminer, entre les shows, la musique, le dessin et l'écriture, tu compte continuer ou privilégier peu à peu une activité à l'avenir?
Je comptes refaire vite un nouvel opéra porno-social. Et aimerais aussi faire un nouveau long métrage… Et aussi un nouveau roman ! J'adore sauter de l'écriture à la musique à l'écriture. C'est excitant !
 
 
Merci.
 
COMMANDES : ERETIC ART



3 commentaires:

  1. J'ai peur que Fast and Furious 6 ne fasse de l'ombre aux Guerriers Amoureux.

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  2. Si t'étais un vrai triquite, tu triquiterais le livre sans l'avoir lu.

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  3. Vaut mieux lire Rivarol sans déconner !

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